Prise de parole de l’Envol lors de notre Rassemblement antifasciste du 20 février 2025

Le dimanche 16 février, une projection du film de Costa Gavras, « Z », avait lieu à l’initiative du collectif Young Struggle dans les locaux de l’ACTIT (Association culturelle des travailleurs immigrés de Turquie) à Paris. C’est au cours de cet évènement qu’une trentaine de fascistes armés ont attaqué l’évènement, un camarade ayant notamment été roué de coups et poignardé.

Face à cela, Retailleau renvoie dos à dos une « ultra-gauche » fantasmée et une extrême droite criminelle et violente. Cela fait des années que la droite nous sert ce discours complaisant à l’égard de l’extrême droite, c’était notamment le cas lorsque les FAF ont assassiné Clément Méric. Mais c’est aussi l’extrême droite qui a tué Martín Aramburú, rugbyman lui aussi assassiné dans les rues de Paris. C’est aussi l’extrême droite qui a armé Coulibaly, par la personne de Claude Hermant, militant d’extrême droite bien connu.

Il serait long de faire la liste de tous les attentats et agressions perpétrés par l’extrême droite en France, de l’attaque de la mosquée de Bayonne à celle du centre LGBTI de Tours, en passant par les très nombreuses attaques que doivent subir les antifascistes ou les habitant·es de quartier populaire. C’est notamment ce que nous avons eu à subir à Bordeaux avec l’attaque de la Pride ou celle du quartier Saint-Michel en 2022.

Ce ne sont jamais des faits isolés, ce ne sont jamais quelques pommes pourries comme veulent nous le faire croire la droite, l’extrême droite et les médias à leurs ordres. Il s’agit au contraire d’une continuité partant du gouvernement et de sa politique toujours plus raciste, xénophobe et fascisante. Cette dernière qui fait construire des prisons pour migrant·es nommées CRA, comme à Mérignac. Politique qui passe son temps à parler d’OQTF, qui crache sur les Mahorais·es et les Kanaks, qui légitime les attaques contre notre camp et qui cherche à faire taire toute parole contestataire.

Mais au-delà de notre gouvernement, c’est une internationale fasciste à laquelle nous sommes confronté·es. Comme doit nous le rappeler la tuerie qu’ont eu à subir nos camarades kurdes le 23 décembre 2022, les ressorts de cette violence dépassent les frontières. Nous faisons face à une internationale fasciste qui revêt de nombreux visages et accélère la mise en place de sa vision mortifère pour l’ensemble des populations de cette planète : aux États-Unis, en Argentine, en Ukraine, en Turquie, en Palestine, en Hongrie, en Allemagne, au Yémen, en Iran… La liste est beaucoup trop longue pour énumérer l’ensemble des pays qui subissent actuellement la violence de ce système politique. Loin d’être à bout de souffle et en constante reconfiguration, il accélère son action mortifère pour l’ensemble des populations de la planète.

Aberration écologique et sociale, cette internationale est une menace pour le droit de tout le monde, mais elle vise en priorité les personnes ne rentrant pas dans leur logiciel fasciste : Les femmes, les personnes LGBTI, et en particulier les personnes trans, les personnes racisées et les personnes handicapées sont les populations qui sont directement impactées. Il est de notre devoir, en tant que militant·es antifascistes, de s’assurer que la voix de toutes ces personnes soit toujours audible, de se battre ensemble et de ne jamais lâcher ce combat.

Nous voulons une société débarrassée de toute oppression et de toute violence. C’est pourquoi nous, personnes opprimées et dominées par le colonialisme, le patriarcat, le validisme, le capitalisme, les LGBTI-phobies et l’impérialisme, nous le disons : l’antifascisme ne peut pas être un combat d’arrière-garde et ne peut pas ne pas prendre en considération l’ensemble de ces schémas d’oppression. Il est essentiel de remettre au goût du jour un antifascisme massif et populaire. Après des mois de sidération, réunissons-nous, battons-nous coude à coude avec l’ensemble des opprimé·es. Retissons nos liens internationaux. Il est urgent de réinvestir un antifascisme qui se doit d’être intersectionnel, international et anti-autoritaire.

L’heure n’est plus à la sidération ni à l’apathie, mais au contraire, à une combativité toujours plus forte et solidaire face au monde que nos ennemis veulent nous laisser.

L’Envol, le 20 février 2025.

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