
Les œuvres de Krajcberg alertent sur la déforestation massive de l’Amazonie et ses conséquences.
Alors que la situation écologique est toujours plus grave, que les dégâts du changement climatique sont de plus en plus concrets et meurtriers, le capitalisme continue les ravages. À notre échelle, en Gironde nous dénombrons plusieurs projets écocidaires et inutiles qui ne visent qu’à enrichir une poignée de bourgeois.
Parmi ces projets, nous pouvons citer la LGV (Ligne Grande Vitesse, Bordeaux/Toulouse/Dax). Alors qu’on demande la réouverture des petites lignes et du fret ferroviaire on nous impose ce projet. Avec ses gares au milieu de nulle part et pour gagner 15 minutes entre Paris et Toulouse, la LGV va artificialiser 4800 hectares de sols, vider des nappes phréatiques et détruire des zones humides.
À ceci s’ajoute le projet d’agrandissement de l’aéroport de Mérignac ou encore les forages de pétrole sur le Bassin d’Arcachon. Mais dans le genre inutile et destructeur on dénombre plusieurs autres projets comme le Surfpark de Canéjan, une énorme piscine à vague à côté des plages les plus réputées pour le surf : on peut difficilement faire plus représentatif.
Mais en Gironde on ne s’arrête pas là ! En témoignent les paquebots qui s’arrêtent à Bordeaux. Source importante de pollution de l’air, ces usines à touristes émettent du dioxyde de carbone, de l’oxyde d’azote ou de l’oxyde de soufre à grande échelle au point qu’un seul paquebot de croisière est aussi polluant qu’un million de voitures. Leur coût par passager·e est de 390 grammes de CO² par kilomètre parcouru, soit 2,4 fois plus qu’en avion. On ne parle pas des eaux usées et non traitées balancées en mer (40 litres par passager·e avec environ 5000 passager·es par bateau). De quoi nourrir les poissons qui seront pêchés par des navires qui raclent le fond des océans et y détruisent toute forme de vie, au cas où le paquebot n’aurait pu finir le travail. La volonté ? Mettre du poisson et des fruits de mer dans vos assiettes, qui certes auront bouffé de la merde, mais auront été un peu libres.
Pour pallier au problème, l’entreprise Pure Salmon a trouvé la solution : à deux pas de l’océan, comme le Surfpark, ils vont enfermer des saumons dans les cuves d’une ferme intensive qui serait la plus grande d’Europe. Dans ces cuves, les poissons nagent dans leurs propres déjections ainsi que dans beaucoup d’antibiotiques et autres farines animales à base de poissons pêchés en mer (farines qui font leur come-back depuis le succès international de la maladie de la vache folle).
Au cœur de ces projets ? Le capitalisme et sa course au profit, exit le GIEC et les rapports sur la santé humaine, car l’argent fait vivre ! Enfin… ceux qui avaient déjà de l’argent. D’ailleurs, pour les aider l’État leur permet des crédits d’impôt et paye même la construction. C’est le cadeau de Delga à Atosca pour son A69 aussi inutile que destructrice.
Dans la région, il y a aussi les projets de mégabassines. Elles aussi sont là pour la production en masse de viande et produits issus de l’exploitation animale. Cette exploitation néocoloniale par essence est responsable de la destruction des écosystèmes sud-américains, de la pauvreté, de la disette, mais aussi de l’empoisonnement des populations locales qui meurent des pesticides cancérigènes. Ces pesticides, on les connaît bien en gironde région où la viticulture exploite jusqu’à l’os des salarié·es en CDD et intérim. Les grands patrons des vins de Bordeaux exposent gravement et durablement les travailleur·euses des vignes et les privent du droit à la reconnaissance de maladie professionnelle. Leurs collègues qui exploitent la sylviculture ne sont pas en reste. Ces derniers veulent une mégascierie à Fargues-sur-Ourbise (Lot-et-Garonne), semblable à celle en projet à Guéret (Corrèze), et qui ajoutera des camions et autres énormes engins motorisés à ceux qui existent déjà et détruisent les forêts et leurs écosystèmes.
Si une manifestation ne peut pas changer le cours des choses, nous pouvons garder espoir. Il nous faut nous organiser collectivement et faire connaître chacun des projets locaux dont on ne peut accepter qu’ils viennent mettre une pierre à l’édifice de la destruction du vivant. Et déjà, les luttes payent puisque 15 mégabassines ont été interdites en Aquitaine. Continuons ! Refusons les projets inutiles, l’exploitation animale et la destruction des écosystèmes pour les profits des bourgeois et au mépris des graves conséquences pour la biosphère dans son ensemble, humaine et non-humaine.
Bordeaux, le 4 novembre 2024.