La victoire de l’extrême droite aux Européennes n’a fait que rendre la menace fasciste encore plus concrète. Bien aidée par le gouvernement et par Macron, l’extrême droite est aux portes du pouvoir. Une première depuis l’arrivée de Pétain au pouvoir en 1940 dont le RN est un héritier direct.
Derrière les discours de barrage, c’est un boulevard qui est ouvert à l’extrême droite depuis des années, soutenues en cela par une partie non négligeable d’une population qui n’a plus honte d’exprimer son racisme, mais aussi renforcé par une frange réactionnaire qui multiplie les violences racistes, sexistes, LGBTIphobes, validistes, et adoubé par la bourgeoisie qui cherche à imposer un modèle de société mortifère pour les opprimé·es.
Faut-il le rappeler ? Le RN n’est pas un parti comme les autres. C’est le parti fondé par d’authentiques fascistes et bourreaux. Ses alliés politiques européens sont les nostalgiques des fascismes les plus violents d’Europe, d’Orban à Meloni en passant par les anciens nazis du FPO d’Autriche. Leur ciment, c’est le racisme, le nationalisme, un capitalisme débridé et violent, ainsi qu’une volonté de faire disparaitre tout progrès social pour l’ensemble des opprimés.
Nous pensons qu’il est urgent de se mobiliser partout où c’est possible pour faire barrage à cette potentialité qui serait une catastrophe pour l’ensemble des populations non blanches, pour les pauvres, les personnes en situation de handicap, les femmes, les minorités de genre et sexuelles avec des mots d’ordre et une stratégie collective claire.
Notre rôle n’est pas de donner une quelconque consigne de vote, tout comme il serait suicidaire selon nous d’appeler à une stratégie abstentionniste. Nous ne nous permettrons aucune leçon de morale dans cette période où des responsabilités doivent être prises par l’ensemble des personnes ayant à coeur de faire vivre une société plus juste et plus égalitaire.
Cependant, il nous semble essentiel de rappeler que le vote ne peut pas être l’alpha et l’oméga de la lutte sociale et pour la construction d’une société débarrassée des défenseurs d’un projet de société oppressif et mortifère.
Nous pensons que le signal et l’espoir que constitue la nouvelle promesse électorale du Front Populaire ne doivent pas nous faire oublier que le référentiel historique utilisé ne s’arrête pas à l’élection d’un gouvernement de gauche, mais bien à un mouvement social d’ampleur inédite qui, en son temps, aura permis l’obtention de nombreux conquis sociaux.

Bordeaux, 14 juin 2024.