Depuis 2023, un surfpark géant tente de voir le jour sur la commune de Canéjan à 10km de Bordeaux et à seulement 50km des premières plages de l’Océan. Porté par un bourgeois local qui se présente comme un “musicien surfeur” et son ami “surfeur d’Arcachon”, ce projet a pour objectif de construire deux mégapiscines de 30 000 mètres cubes d’eau. On parle donc de 9 piscines olympiques, pour le seul profit de quelques riches surfeurs qui auront les moyens de payer 70€ pour une heure de surf en boîte.
Malgré le greenwashing des communicants, il s’agit d’un projet écocide qui a commencé puisqu’ils ont déjà rasé 1,3 hectares de végétation, chose qu’ils ont faite en 2025 sans se soucier d’une quelconque autorisation. D’autre part, s’ils nous jurent que la pluie remplira les mégapiscines, le surfpark imposera de pomper l’eau potable des nappes phréatiques du sud de Bordeaux pour alimenter cette usine à vagues. Toute cette eau sera ensuite rejetée dans la rivière locale, l’Eau Bourde. L’écosystème de cette dernière, déjà fragilisé par des décennies d’exploitation et de rejets industriels, en sera détruit durablement.
Il s’agira d’une eau remplie de bactéries diverses et variées du même type que celles des mégabassines, mais cette fois bien graisseuses grâce à la wax, aux crèmes et huiles solaires. Mais n’ayons crainte, les patrons nous disent que c’est écolo et que c’est bien pour ça que l’eau ne sera pas traitée. Elle sera donc interdite à la baignade, mais pas au surf, les bourgeois nous vendent donc un surf où l’on ne touche pas l’eau !
Les quelques privilégiés qui pourront se payer ces 60 minutes de loisir dans cette eau frelatée pourront ensuite repartir en avion (aéroport à moins de 20km) ou en SUV (autoroute à moins de 200m). Comme si les golfs, les stations de ski, les bateaux de croisière, les zoos géants ne leur suffisaient pas, l’industrie du loisir leur invente désormais des mégapiscines remplies d’eau potable.
Après que ce projet stupide ait tenté de voir le jour dans les Landes et au Pays basque, c’est notre tour. Nous nous associons au collectif « Non au surf en boîte » qui tente depuis plusieurs années de faire annuler ce projet mortifère. L’Envol appelle l’ensemble des collectifs et organisations bordelaises à se saisir de cet enjeu et à rejoindre toutes les initiatives pour empêcher que cette mégapiscine voie le jour. Ni ici ni ailleurs.

