Les droits des femmes reculent alors que nous n’avions qu’à peine commencé à avancer. En France, les salaires, les retraites, l’accès à la santé sont toujours plus chers pour les femmes.
Si le gouvernement nous serine depuis 2017 avec sa soi-disant « Grande cause » c’est pour mieux nous endormir. Dernière en date : l’inscription de l’IVG dans une Constitution que les gouvernements ne cessent de changer. Cette constitutionnalisation ne garantit en rien nos droits : car il s’agit d’une liberté et non d’un droit et qu’elle est réservée aux femmes cis. Ceci laissant sur le carreau les hommes trans et les personnes non binaires. L’État conserve la clause de conscience et ne garantit en rien la pérennité de structures pour avorter. Outre les nombreuses attaques contre le Planning familial et les associations féministes qui veillent à garantir l’accessibilité à l’avortement, l’État s’est attaché à détruire le système de santé. Sans lits d’hôpital, sans gynécologues, sans médecins, comment avorter ? Nous exigeons des moyens pour la santé et les associations féministes. Nous ne croyions pas dans la Constitution et affirmons qu’il faudra continuer à se battre et démolir le patriarcat de part en part.
Les salaires, retraites et chômages sont moindres pour les femmes et minorités de genre. Accéder à des postes ou avoir une augmentation est complexe. Il en va de même pour les personnes LGBTI et racisées. Faut-il encore expliquer pourquoi il est normal que nous ayons les mêmes salaires et retraites que les hommes cis blancs ?
En outre, cette lutte de l’État est si réelle que le taux de féminicides est quasiment stable depuis 2016. De plus, les viols et agressions sexuelles perdurent sans que justice ne soit faite. Avec des salaires moindres, c’est actuellement aux femmes de payer le prix de ces violences. Les traumas pèsent sur leur vie sociale, professionnelle, romantico-sexuelle. Les frais médicaux de ces violences ne sont pas pris en charge, aussi pour les femmes comme pour les hommes trans, les personnes non binaires, gays, lesbiennes, bi.es, c’est à la victime de payer ses frais psy pour espérer s’en sortir et aller de l’avant. Nous anarchistes exigeons que le prix des violences patriarcales n’incombe pas aux victimes et que ce soit la société qui prenne en charge ce coût des violences sexistes, sexuelles, et LGBTIphobes.
Le combat contre le patriarcat se doit d’être antiraciste, antifasciste et anticapitaliste.
Face au tournant réactionnaire et fascisant que nous observons en France comme à l’étranger, nous devons nous préparer à de nouvelles attaques sur nos droits. Refusons qu’une poignée de vieux bourgeois décide du sort de nos vies, aient un quelconque droit de décision sur nos corps.
Notre solidarité en ce 8 mars va aux femmes et personnes LGBTI palestiniennes, afghanes ouïghoures, arméniennes, syriennes, tchétchènse, ukrainiennes, kurdes, argentines, iranniennes, états-uniennes, et toutes les autres que nous ne pouvons citer. Toutes ces personnes dont les vies sont en danger et les droits piétinés.
Notre solidarité et notre rage vont à celleux qui subissent le viol comme arme de guerre dans tous les pays. À ce titre, nous soutenons les israëlien·nes comme pour les palestinien·nes victimes.
Notre féminisme est antimilitariste et internationaliste.
Des chiffres :
28,5 % de salaire en moins
1 femme sur 2 a déjà subi une violence sexuelle en France
1 femme sur 6 fait son entrée dans la sexualité par un rapport non consenti et désiré
80 % des femmes en situation de handicap ont été victimes de violences
85 % des personnes transgenres agressées au cours de leur vie
75 % des agressions islamophobes visent des femmes
https://www.inegalites.fr/Les-inegalites-de-salaires-entre-les-femmes-et-les-hommes-etat-des-lieux
Bordeaux, 1 mars 2024.